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Christophe Dubon, porte-parole de FEBIAC : « Après une excellent cru 2024 – le meilleur des 15 dernières années – les immatriculations des motos neuves ont connu un recul de -7% à 14.461 unités au cours du premier semestre 2025. Ce résultat peut être considéré comme relativement satisfaisant car il ne faut pas oublier que les derniers mois de 2024 avaient été caractérisés par une hausse exceptionnelle des enregistrements en raison d’immatriculations de dernière minute de modèles répondants à la norme Euro-5, juste avant l’introduction au 1er janvier de la norme Euro-5+. Ce rush en fin d’année 2024 a causé un impact défavorable sur le marché des véhicules neufs lors des premiers mois de 2025. Il s’agit désormais d’une histoire ancienne, comme en témoignent la baisse minime observée lors du second trimestre (-0,9%) et surtout l’augmentation de +5,6% (3.070 motos) observée en juin. »

Au classement par marques, Honda demeure leader du marché (2.576 unités, part de marché de 17,8%) avec notamment sa nouvelle CB1000 ainsi que quelques modèles populaires tels que la CB750 et la NT1100. BMW suit avec 2.083 immatriculations et présente quelques nouvelles-venues telles que la R1300GSA et la F900XR relookée. Yamaha encaisse un recul de -17,8% (1.670 exemplaires) résultant principalement de difficultés de livraison des nouvelles venues mais demeure de justesse dans le Top 3 devant Kawasaki, qui note une hausse considérable de ses immatriculations (+6%). La baisse affichée par KTM-Husqvarna-GasGas est frappante et traduit vraisemblablement la perte de confiance des clients à la suite des difficultés financières des derniers mois.  CF Moto se démarque favorablement avec une embellie de pas moins de +76,6% et se hisse au-devant du classement en tant que première marque chinoise.

Marché des motos d’occasion

Filip Rylant, porte-parole de TRAXIO : « Avec une croissance de +14,4 % (35 946 unités), le marché de l’occasion s’en est clairement mieux sorti au cours de ces six premiers mois de 2025. Notamment pendant le deuxième trimestre (+18,8%) et en particulier le mois de juin fut très bon : +19,1 %, soit 7 823 motos.
Mais la véritable année de référence est 2022, donc avant l’introduction du contrôle technique d’occasion qui a tordu le cou au marché d’occasion.  Comparé au premier semestre de 2022, le marché s’est effondré de -23,5 %, soit une différence de plus de 5.622 motos.  C’est donc une bonne chose que le marché de l’occasion se relève quelque peu, certes avec un retard considérable comparé au passé. Excellente nouvelle est que le gouvernement flamand compte abroger le contrôle technique d’occasion des motos et, à terme, cette mesure apportera une bulle d’oxygène au secteur – en Flande en tout cas.

La somme des immatriculations de motos neuves et d’occasion met au jour un surplus de 3 452 unités au premier semestre de 2025 comparé à 2024 mais d’autre part un retard de 5 761 unités par rapport à 2022, surtout au niveau des occasions. Cela traduit un marché en déclin avec toutes les conséquences qui s’ensuivent pour le secteur : la réduction du nombre de motos en circulation signifie aussi la diminution du nombre d’entretiens, de réparations et de vente de pièces de rechange. » 

Prenons la température dans les showrooms

Première constatation : les ventes de motos neuves ne sont pas proportionnelles au nombre de jours de temps sec.  L’an dernier, le printemps fut pluvieux et pourtant il s’immatricula davantage de motos neuves. L’effet de la météo sur la vente est moins déterminant qu’auparavant et il devient évident, année après année, que la ‘saison’ dure plus longtemps et que la trêve hivernale raccourcit.

Les clients ne délaissent pas les showrooms et sont aussi impatients d’acheter qu’ils sont bien informés. Ils sont nombreux à s’être d’abord renseignés via les canaux numériques et une fois qu’ils se rendent chez un concessionnaire, la décision ne se fait plus attendre.  L’influence des actions commerciales sur la vente demeure importante mais moins qu’avant, les clients étant moins demandeurs de ristournes que par le passé. Autre bonne nouvelle, les jeunes acheteurs sont plus nombreux et c’est indispensable pour le rajeunissement du public de motards.  Autre évolution favorable, les femmes aussi franchissent plus nombreuses la porte des showrooms. 
Tout aussi remarquable est que le segment super sport poursuit sa croissance depuis l’an dernier.  Les jeunes clients, qui optaient jusqu’à il y a peu pour un modèle du segment nu, choisissent désormais plus volontiers une moto carénée du segment super sport ou touring sport.

Parallèlement, plusieurs marques nous ont dit avoir connu ou toujours connaître des problèmes de livraison au cours des six premiers mois de l’année. Il s’agit partiellement de motorisations Euro 5+ mais, dans certains cas, de modèles neufs à haut potentiel commercial, ce qui représente une petite catastrophe commerciale pour les concessionnaires concernés.

Il est également frappant que les délais avant un entretien ou une réparation peuvent se révéler longs car les ateliers sont débordés. La volonté d’investir dans sa moto actuelle est évident et le client est disposé à y mettre le prix.  Bien entendu, les motos neuves représentent un petit pactole et le contrôle technique d’occasion freine la disposition à revendre sur le marché particulier. D’où la décision de certains concessionnaires de ne plus proposer de reprises tandis que d’autres se spécialisent justement et reçoivent moult demandes de reprise à l’achat d’une moto.

En conclusion, encore une réflexion concernant les motos électriques : hormis les scooters électriques servant aux déplacements domicile-travail, ce segment ne décolle pas. Malgré la déduction d’impôt concédée à l’achat d’une moto électrique ou un trois ou quatre roues électrique. 

Intéressant ?